
Après avoir déjà pris l’avion avec Jazz cet été, cela m’a rassurée assez pour avoir envie de reproduire l’expérience et me lancer dans l’aventure avec Whiskey. J’avais quand même attendu avant de le faire, pour être persuadée qu’avec un chien plutôt curieux et ouvert d’esprit comme Jazz ça se passe bien, avant de proposer ce type de voyage à Whiskey, que je considérais plus réfractaire à ce genre de nouveaux usages. J’avais tort, car mon gros poilu s’est montré bien plus à l’aise que sa copine. Étant donné qu’on parle d’un border collie, j’appréhendais un peu l’avion en me disant que son caractère plutôt sensible et craintif pourrait être source de stresse en prenant un nouveau moyen de transport. La vérité est qu’il me fait tellement confiance qu’il me suit aveuglément et ne se pose même pas de question sur la pertinence des choses que je lui propose.
Comment préparer son chien pour prendre l’avion
Avec lui, j’ai travaillé la sociabilisation depuis son plus jeune âge. En ce qui concerne les moyens de transport, nous avons tout testé avant l’avion. Nous vivons dans une grande ville, donc prendre les moyens de transport en commun de manière sereine est indispensable. Métro, tramway, RER, voiture c’est notre quotidien. Il est chez lui parmi les humains pressés, même si j’essaie d’éviter les heures de pointe, parfois c’est juste impossible. Nous avons pris le train plusieurs fois et ça s’est très bien passé aussi. Je pense que ce qui a aussi aidé est le fait d’avoir testé autant d’activités ensemble, au fil du temps. Tous les sports canins qu’on découvre chaque année, tout ce qui nous sort de notre zone de confort tous les deux, ça renforce ce lien de plus en plus fort qui nous lie et toute nouvelle activité est juste ça : une nouvelle activité, une nouvelle opportunité de découvrir quelque chose ensemble.
C’est sûr que si on était depuis toujours dans une zone éloignée du monde, de la foule, du bruit et des stimuli comme monnaie courante, j’aurais eu du mal à me projeter dans de nouvelles expériences de plus en plus audacieuses. Mais vu que c’est un peu notre vie à tous les deux, la constante découverte de nouveaux horizons et le développement de nouvelles compétences, ça venait dans une suite logique. Je vous encourage donc à démultiplier le type d’activités que vous pratiquez, non seulement avec votre chien, d’ailleurs. Cela vous permettra d’avoir de plus en plus confiance en vous et votre partenaire quadrupède aussi, par la même occasion.
Prendre l’avion avec un chien réactif – guide d’usage
Je vous l’ai déjà raconté, Whiskey est un chien hautement réactif et ce, depuis ces 5 mois environ. A cet âge où les expériences positives comme négatives restent incrustées à vie dans la mémoire du chien et déterminent la manière dont il voit le monde, il a été attaqué devant moi et sans que je puisse intervenir de suite, par un énorme chien sorti de nulle part sur une plage. Saignement abondent, les coussinets ouverts et la trouille de sa vie. Depuis cet incident, il a décidé que nouveau chien = danger. Et pour se prémunir, il attaque en premier, sans raison apparente et sans prévenir. Super pratique… Les seules relations « normales » qu’il maintient sont celles qu’il avait créées avant de se faire attaquer ce jour-là.
Il est donc très compliqué pour moi de l’amener dans des endroits où il va rencontrer de nouveaux chiens, très stressant pour les deux et vraiment pas agréable, assez souvent. C’est pour cette raison que je ne l’amène pas sur les événements que très rarement et seulement si je n’ai pas le choix. C’était le cas pour la Corsican Race (dont je vous fais le compte-rendu ici), car je ne cours pas encore avec Jazz, parce qu’elle n’a que 10 mois. Je savais, par contre, que les duos chien-humain ne seraient pas très nombreux sur cette première édition, je me suis dit qua ça pourrait être faisable. Mais prendre l’avion avec un chien réactif peut s’avérer particulier.
La muselière est essentielle pour un chien réactif, je l’ai toujours sur moi et souvent autour du cou de Whiskey, au cas où. Pour aller à l’aéroport j’ai pris un taxi, porter la caisse de transport étant mission impossible de par sa taille gigantesque. Le taxi, c’est pratique, on ne risque pas de croiser d’autres canins, tout va bien. Parfois, il est réactif même avec les humains, mais je vous raconterai ça dans un prochain article. Bref, le transport en taxi se passe bien, même si on reste longtemps dans les bouchons parisiens de sortie de travail. Un classique. On arrive à l’aéroport vers 20h, l’avion est prévu presque 2 heures plus tard, tout va bien. On fait la queue pour le check-in, car lorsqu’on voyage avec un chien, on ne peut pas suivre la procédure en ligne. Dans la file d’attente, un jeune chiot qui voyageait, lui en cabine. Je maintien une distance raisonnable pour sa sécurité, même si je vois bien que, de par son âge, il aurait bien envie de s’approcher de ma bête noire.
Petite anecdote concernant ce chiot : ses humains étaient pris de panique, car ils avaient vraisemblablement oublié ses papiers à la maison. J’avoue qu’il faut prendre en compte tout un tas de choses lorsqu’on voyage avec un chien – je vous donnais d’ailleurs toutes mes astuces dans cet article – mais les documents (carnet des vaccinations et passeport européen) sont pour moi les indispensables, même si jusque là, on ne me les a jamais demandés 😀 Un ami de la famille était en route pour ramener ces papiers indispensables par contre au voyage en cabine. Pensez donc à bien faire une check-list avant le départ et à la suivre.
La décharge qui fait peur
Mon premier vol avec un chien je l’ai fait avec Transavia, cette fois-ci on était sur un vol Air Corsica, piloté par Air France. J’ai eu donc la surprise de devoir signer un document qui stipule que s’il y a un souci pour mon chien pendant le vol, la compagnie n’est à tenir responsable. Euuuh… on en parle ? J’ai lu cette feuille deux fois avant de me décider de mettre ma signature en bas de la page.
Grosso modo, c’était une déclaration sur honneur pour dire que mon chien n’est pas un brachycéphale, qu’il n’était pas particulièrement âgé et qu’il n’avait pas un problème de santé dont j’aurais été au courant avant le vol. Tout ça pour dire que, malgré tout, si jamais il était amené à lui arriver quoi que ce soit pendant le transport, je ne suivrais pas Air Corsica pour autant. Curieuse manière de voir les choses, je me suis dit, mais j’ai signé quand même parce que sinon on ne prend pas l’avion.
Que se passe-t-il du côté logistique ?
En terme de prix, encore une fois, c’est une dépense incompressible. Chez Air Corsica cela coûte 60€ pour l’aller et 60 pour le retour, à date. Et ce, peu importe le prix du billet pour l’humain. C’est cher, mais parfois c’est encore plus cher en train. Pour aller en Corse, par exemple, pour éviter de prendre l’avion, l’autre solution serait d’aller en train + ferry ensuite. Mais le prix est encore plus élevé, le temps du voyage d’au moins 2 jours (un pour l’aller, un autre pour le retour) et certaines compagnies maritimes n’acceptent pas les chiens dans la cabine du maître, ils voyagent en caisse fermée, à côté de tous les autres chiens pendant une période bien plus longue que celle du vol. Mon choix a été vite fait pour ce voyage et, pour être honnête, pour tous les autres vers la Corse pour le futur.
Comme pour Jazz, vu que le départ se faisait toujours de l’aéroport d’Orly, une fois le check-in terminé, j’ai dû aller à l’endroit où l’on fait partir les bagages atypiques. Un employé de l’aéroport nous a accompagnés, Whiskey et moi, dans le sas duquel il allait être récupéré pour son embarquement. Nous n’avons pas le droit d’être en contact directement avec ces personnes pour des raisons de sécurité, donc j’ai fait rentré Whiskey dans la caisse de transport et ajouté deux petits colliers de serrage en nylon sur la porte, à la demande de la compagnie aérienne pour éviter que le mécanisme cède pendant le transport et que le chien puisse sortir, ce qui serait dangereux pour tout le monde.
J’ai aussi retiré la laisse et le collier pour éviter tout type d’accident possible et j’ai dit à Whiskey qu’on se voyait dans un peu plus d’une heure et demi. Il s’est couché tranquillement dans sa caisse, complétement serein. J’avais oublié de lui donner de l’Adaptil avant le départ et, en toute honnêteté, je ne pense pas qu’il en aurait eu besoin de toute manière.
Le vol a été bon, ce qui m’a plutôt rassurée, car de un je suis une flipette et j’ai très peur en avion et de deux, à chaque turbulence je me demande si sa caisse à lui est bien attachée en soute. Comme on n’a pas le droit d’y accéder et voir ce qui se passe, je ne sais pas trop comment imaginer cet espace et la sécurité qu’il y régne, mais en tout cas, vu les réactions de Whiskey à la réception, je dirais que c’est plutôt pas mal. Le bureau de check-in appelle systématiquement l’avion afin de chauffer le soute avant le transport d’un animal vivant, sinon la température pendant le vol serait d’environ 0°C, ce qui n’est pas très agréable lorsqu’on ne peut pas beaucoup bouger. Je demande systématiquement à l’équipage de bien me confirmer que mon chien est à bord, on ne sait jamais.
Nous sommes arrivés à l’aéroport d’Ajaccio après minuit. Il est très petit et à cette heure-là, mis à part les gens qui descendaient de mon vol, il n’y avait plus personne. J’ai donc vite retrouvé Whiskey, complétement zen dans sa caisse. Il m’attendait pour sortir et il m’a fait la fête. Après il a vu Leslie qui nous attendait avec Noki et il lui a fait la fête aussi. En plus, pour bien me bluffer pour de bon, il a tout de suite accepté Noki, lui, tellement réactif d’habitude. Chapeau bas, mon chien, j’ai été bien contente que l’air corse lui ait fait du bien.
Le retour au bercail
Après notre belle aventure, la Corsican Race, les randos dans la montagne, sur les sentiers vertigineux, les baignades dans la mer et les rencontres géniales, il était grand temps de rentrer chez nous. Le retour en avion s’est passé sans incidents, la même décharge m’a été soumise à l’aéroport, je l’ai signée, que faire ? Comme l’aéroport est petit, c’est bien plus facile de se repérer et, avec Whiskey, nous avons embarqué presque en même temps.
Le vol s’est bien passé, mais un petit incident à l’aéroport d’Orly m’a légèrement froissée. En atterrissant à Paris, j’ai demandé au bureau d’informations à quel endroit exactement j’allais récupéré Whiskey. On m’a indiqué un tapis pour les bagages de formats atypiques, donc je me suis positionnée devant, pour l’attendre. J’allais le déposer rapidement à la maison et ensuite enchaîner avec une journée de travail, réveillée depuis 4h du matin, autant vous dire que je n’étais déjà pas sous les meilleurs auspices. 10 minutes passent, puis 15, puis 20 et toujours aucune trace de mon chien, je commence à m’impatienter.
Avec mon gros chariot pour embarquer la caisse de transport dessus dès sa réception, j’ai fait demi-tour pour reposer la question à un agent de l’aéroport. Pile à cet instant j’entends l’aboiement de Whiskey à l’autre bout de l’aéroport. Les aboiements des chiens sont un peu comme les pleurs des enfants, on sait toujours reconnaître les nôtres. J’ai fait un sprint jusqu’au bout opposé, car il me semblait vraiment en stresse et je me demandais ce qui lui arrivait, pour constater qu’un gamin de 6 ou 7 ans s’amusait à s’approcher de la caisse, qui se trouvait encore sur un tapis de réception des bagages, mais statique, taper dessus et puis sauter tout au tour en rigolant. Tout ça devant l’air impassible de sa mère. Un employé de l’aéroport essayait de descendre la caisse du tapis, mais avait peur des aboiement et au lieu de calmer le gosse, il essayait de calmer mon chien. Résultat des courses : ils ont passé tous les trois un salle moment 😀 Il ne faut pas déconner, quand même. Je n’arrive toujours pas à comprendre l’air paumé de cette femme qui laissait faire son fils sans même se dire que cet être vivant devant elle, enfermé dans une cage, devrait être frustrée et impotent devant la mesquinerie de la scène. J’avais bien envie de lui coller une claque, mais j’étais pressée.
Mis à part cet incident, rien à signaler de particulier et Whiskey a vite retrouvé son calme, une fois sorti de la caisse. Cela reste anecdotique, mais je me suis quand même dit que c’était important d’apprendre aux enfants de respecter les animaux dès leur plus jeune âge. C’est ce que je vais essayer de faire avec ma petite, en tout cas.
Andreea