J’entends souvent les humains parler de résolutions. L’humaine se plaint que la salle de sport est pleine à craquer pendant quelques semaines en début d’année et j’ai moi-même vu des listes kilométriques de choses que les humains auraient envie de réaliser, écrites parfois à la main.
En tant que chien, je ne me sens pas vraiment concerné par les résolutions, quelque soit leur nature, car, d’un côté, je ne suis pas tout à fait libre de mes choix (je veux dire que je pourrais décider de ne manger que du canard cette année, si l’humaine me nourrit que de dinde, qu’est-ce que je peux faire, au juste ?) et de l’autre, parce que je trouve ça inutile.
Si, c’est vrai, c’est un peu con, les résolutions, avouez-le. Une fois par an, vous vous mettez à lister les changements que vous voulez faire dans vos vies et vous les liez à une date dans un calendrier. Sachant pertinemment que cette date est une convention sociale. Que vous pouvez donc prendre la même décision à n’importe quel autre moment de l’année. Mais vous, vous faites comme tous les autres, vous allez commencer un nouveau projet, un nouveau régime, une nouvelle étape dans votre relation, dès lundi. Ou le 1er janvier.
Je pense qu’il ne faut pas attendre des signes, chercher des excuses ou se cacher derrière son petit doigt. C’est probablement mon côté militaire qui parle, hein, si vous êtes du genre à faire des résolutions, ignorez-moi. Mais arrêtez de vous mentir et embrassez la procrastination. Parait que ça fait du bien.
S’il y a, par contre, bien une chose que j’ai envie de faire cette année et que je ne peux pas encore et qu’en plus je dois attendre une date qui n’est même pas encore déterminée, c’est de prendre soin du petit têtard. On ne sait pas à quel moment son arrivée est prévue, enfin si, mais il n’y a rien de moins sûr. Moi j’ai hâte de voir sa bouille et en faire mon copain pour toujours.
Toujours lié à ce projet et à une date indéterminée dans la futur pas très proche, mais pas très lointain non plus, je connais une des résolutions de l’humaine : c’est de faire un autre marathon cette année. Elle a ses yeux rivés sur l’un, en fin d’année. Histoire de se laisser le temps de s’habituer à sa nouvelle vie et pouvoir surtout reprendre le sport, après le débarquement du têtard. Oui, on s’y prépare comme pour une guerre, j’adore.
Si l’humaine a envie de faire un marathon post partum, c’est plutôt une bonne nouvelle pour moi. Ca veut dire qu’on ira courir encore plus, qu’on va se réveiller tôt et profiter d’un Paris qui dort pour la plupart des gens et qui n’est là que pour nous deux, qu’on va se vider la tête et enchaîner les kilomètres et que ce sera un moment rien qu’à nous. Je commence aimer les résolutions.
C’est pourtant marrant de se dire que les humains décident de faire et refaire des choses qui leur font apparemment très mal. Car, après ses marathons, l’humaine marche bizarrement pendant une semaine, elle crie chaque fois qu’elle s’assoit, elle pleure en descendant les escaliers et elle dit plus jamais. Et, après, quelques jours plus tard, elle cherche déjà un nouveau marathon à faire. Bizarres, ces humains.
Tiens, son dernier marathon, celui de Barcelone, elle a tellement aimé ces 4 heures de douleur, qu’elle les a immortalisées même dans un cadre. Elle a marché comme un canard pendant des lustres, mais elle continue à dire que c’est une expérience géniale et elle la recommande à tous ses amis. Moi je ne recommanderais jamais à mes copains un troupeau de moutons enragés, mais bon, on a déjà décidé que je ne comprenais rien aux bonnes résolutions non plus.
Vous en avez pris, vous, pour 2018 ? Il y a des choses que vous voulez absolument faire entre le 1er janvier et le 31 décembre ?
Whiskey